20051023

 

La fièvre soukous me touche pour la première fois

Soyez les bienvenus à me lire ici. Je vous promis de vous montrer quelques morceaux de la musique qui m'a vraiment touché au cœur depuis des années. Le titre me revient de celui d'une K7 que j'ai écouté pour la première fois à Torokorobougou, à la porte de la maison où je logais.

Pour mieux vous faire connaître la scène, il faisait nuit, au mois de novembre 1990. Novembre-decembre, c'est vraiment la saison préferée pour faire escale à Bamako, la capitale du Mali. En cette saison, dite l'hivernage, l'air n'a pas la chaleur si frappant du mois du juin. En plus, les legumes populaient les mets de souper et donc il y a à manger quelque chose hors du riz ou couscous, graines essentiels au régime sahélien. Comme on apprend vite lors de sa première visite à un foyer malien, le thé vert s'est bu comme digestif après un bon répas.

Revenons à Torokorobougou, un quartier à l'autre côte du fleuve Niger de centre-ville, entre Badalabougou et Sabalibougou. Je pense que tout a changé à Torokorobougou depuis l'ouverture du second pont, qui était en chantier à ce moment de l'hivernage de 1990. Je me suis trouvé là-bas un matin à la suite d'un voyage routier de Lome, la capitale togolaise, à Bamako, en compagnie avec un gars, petit commerçant de produits de beauté qui s'appelait Coulibaly, mais qui s'est surnommé Vieux, comme beaucoup de jeunes au pays. Nous on s'est rencontrés à la gare à Lome, au nord de la ville, et il ma frappé avec sa gentillesse de m'avoir inviter d'héberger chez lui et son frère. Plus de détails sur ce voyage ouest-africain prochainement.

Nous voilà donc au bord de cette petite ruelle, quelques mètres de la route à Sabalibougou. Le fourneau de charbon devant nous, un théière à la bouille ronronne paisiblement. Les petits verres s'apprêtent de se remplir et de se verser plusieurs fois pour bien développer une mousse de thé sucrée. Un poste de radio-cassette joue la musique. Est-ce que c'est à ce moment-là où je me rends compte de la richesse de la musique traditionelle malienne interpretée par des hirondelles wassouloues de la région de Ségou, comme Ami Koïta, comme Kandia Kouyate, comme Oumou Sangare? Mais à ce moment, non. Faut mieux écouter une K7 de Stevie Ray Vaughan, le Texas Flood, et une K7 éblouissante qui s'appelle La Fièvre Madiaba.

Ce n'est pas à dire que je n'aime pas Stevie, mais La Fièvre Madiaba m'a presenté le clé à un univers tant exotique, tant fascinant, tant présent dans la vie jusqu'au présent. Comme vous mes lecteurs savez déjà, c'est le monde de soukous. (Stevie Ray Vaughan heureusement n'a pas eu à attendre ma première visite à Torokorobougou pour que je fisse son connaissance; je lui avais rencontré au succursale de Tower Records à 4th Street et Broadway à New-York en 1986, lors de la parution de son deuxième LP, Couldn’t Stand The Weather. Je lui a demandé comment on joue "Voodoo Chile (Slight Return)" pendant qu'il a signé ma copie de ce nouvel album; il m'a répondu, "Any which way I can." Dicton apte pour mon projet d'écusson.)

Mais La Fièvre Madiaba! Quel genre de K7! Vieux l'a certainement payé dans un marché de centre ville; moi, j'en a trouvé une copie pour moi-même deux ans après au grand marché de Lomé. Il m'a paru comme un coup de tonnerre à ce moment, un étranger dans un pays où je n'ai eu que la moindre connaissance de la langue officielle (c'est-à-dire le français). J'avais déjà écouté le highlife de Ghana, et sûrement un ou deux morceaux de soukous m'ont frappé l'oreille jusqu'à ce moment, mais celle-ci m'a saisi comme rien autre. Je n'ai pas eu la force de résister ces chants ("zougala-zougala-zougala-maman, zougala-zougala-zougala-zô") ni ces lignes de guitarre douces et amères à la fois, ni cette batterie qui m'est semblée d'être levée directement d'un orchestre de l'Armée de la France libre de 1944 composée d'effectifs d'origine congolaise. Le morceau final de face B, "Je vais à Yaoundé," m'a donné l'idée que ce genre de musique est un produit camerounais; que ces braves gars camerounais l'ont confectionné comme l'amélioration de l'état de soukous disponibles aux marchés et aux rues des banlieus de Kinshasa. Quoi que je venais d'arriver à Bamako, je me sentais prêt de m'en aller vers la capitale camerounais, comme ce pauvre qui m'a chanté sa peine tout à l'heure.

Enfin, bon titre pour ce genre de journal électronique. Comme évident, je ne suis pas francophone d'origine; j'adore cette langue quand même et j'ose de communiquer avec vous, mes lecteurs, en cette langue universelle de la diplomatie, de la littérature, et de l'amour. Assez de tous cela à venir à tout à l'heure. Aujourd'hui je dispose de trois morceaux: le Voodoo Chile de Stevie Ray Vaughan, naturellement, ainsi que Saï, un morceau de Kanda Bongo Man qui tente d'arriver aux hauts de La Fièvre Madiaba, et un vieux morceau de Ami Koïta, "Yafa," pour vous montrer comment s'est présentée une des voix distinctes de Mali avec un vernis de production parisienne.

Où est donc le moindre riff de cette K7 qui m'a détourné la vie? Buf, l'exemple aujourd'hui se pose dans un boïte dans un sous-sol à Brooklyn. Ainsi va la vie: Arrive le technologie de partager les morceaux plus chers avec les compères du monde entier, départ (par le même train, il semble parfois) le morceau lui-même. Ce journal se compose donc non seulement comme un fiche de ce que j'aime de plus en matière de la musique, mais un recherche à ce morceau perdu qui me valait tant d'experiences. Pour le moment je vous laisse avec quelques airs bien aimé.

Stevie Ray Vaughan: Voodoo Chile (Slight Return)

Kanda Bongo Man: Saï

Ami Koïta: Yafa

Comments:
Bienvenu dans l'univers des blogs audio. Longue vie à la Fièvre Madiaba

Aduna
 
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